Tribune parue dans les Echos : MEFIONS-NOUS DES FAUX LIBERAUX !

La primaire de la droite et du centre est-elle une primaire « libérale » ? On pourrait le croire, quand on lit les médias. Le Monde titre sur « Le pari libéral de Fillon », Le Figaro sur « L’offensive libérale du candidat Juppé » et Le Parisien parle même d’« Une primaire à la sauce libérale ».

Alors, le libéralisme a-t-il vraiment gagné ? Tous les candidats se sont-ils soudain convertis à la même idée, comme par miracle? Non ! En réalité, derrière l’unité de façade, les divergences sont nombreuses.

François Fillon, Alain Juppé, Jean-François Copé, Bruno Le Maire ou Nicolas Sarkozy – qui sont tous d’anciens responsables du RPR – incarnent un libéralisme jacobin, c’est-à-dire centralisé, fondé sur l’autorité et la verticale du pouvoir. Une politique qui consiste à jouer sur de grands paramètres macroéconomiques et à se défier des corps intermédiaires.

En quoi est-il « libéral » de dire que les Français devraient travailler 39 heures plutôt que 35 ? Que l’âge légal devrait passer de 62 à 63, voire à 65 ans ? Que les seuils sociaux devraient doubler, de 50 à 100 salariés ?

Ces changements sont sans doute nécessaires, mais en quoi permettront-ils, demain, de donner un nouveau souffle à l’économie de notre pays ?

J’ai toujours défendu les idées libérales au sein de ma famille politique. Le libéralisme authentique est très différent de ces ajustements paramétriques. Des ajustements qui ne servent, au fond, qu’à prolonger un système arrivé à expiration.

Au contraire de ce proposent mes concurrents, le vrai libéralisme repose sur une logique de confiance dans la société civile et dans ses corps intermédiaires. Sur une logique de décentralisation des pouvoirs.

Nous nous plaignons souvent de la « défiance » des Français à l’égard de la classe politique. Mais ne devrions-nous pas, nous, hommes politiques, commencer par leur faire confiance? Faire confiance aux forces de notre pays. Laisser faire la concurrence. S’intéresser à la microéconomie.

Les propositions ne manquent pas : supprimer les niches fiscales et instaurer un impôt universel et proportionnel – une proposition soutenue par 70 % des sympathisants de droite selon l’IFOP ; remplacer le Code du Travail par des accords d’entreprise et des accords de branche ; instaurer un système de retraite universel par points et mettre fin à l’injustice des régimes actuel ; rendre autonomes les établissements scolaires ; ouvrir la protection sociale au secteur privé… Ces réformes, véritablement libérales, sont les seules à même de permettre le redressement de notre pays.

Ce sont ces propositions que je porte au sein de la primaire de la droite et du centre.

Arrêtons de promettre « du sang et des larmes » aux Français. Offrons leur plutôt la meilleure organisation possible de la société et de l’économie, pour libérer les initiatives et permettre à chacun de se réapproprier son destin, plutôt que de le subir.

Le libéralisme authentique, ce n’est pas non plus l’idéal libertaire, empli d’individualisme et pétri de certitudes progressistes, incarné par Nathalie Kosciusko-Morizet ou par Emmanuel Macron.

L’un et l’autre cherchent à remplacer ce qu’ils considèrent comme un poussiéreux clivage droite – gauche par un affrontement idéologique jugé plus cohérent, entre les progressistes et les conservateurs, sur le modèle américain.

Une telle évolution conduirait à l’affrontement d’une ligne progressiste de plus en plus politiquement correcte, insensible aux questions identitaires, et d’une ligne réactionnaire de plus en plus populiste, refusant l’ouverture au monde. Cet affrontement, rêvé par certains, est un véritable cauchemar, préfiguré par le duel entre Hillary Clinton et Donald Trump, dans lequel aucun “bon” choix n’est plus possible.

Je crois au contraire que le clivage droite – gauche reste pertinent, si chaque camp sait se montrer à la hauteur des traditions politiques dont il est le dépositaire.

Cette voie que je propose, c’est la voie du libéralisme enraciné, que je porte pour la droite. Une ligne politique qui s’appuie sur l’héritage des Girondins, de Tocqueville ou encore de Guizot, qui fait confiance à la société civile, dont la famille est la brique élémentaire, et qui n’a pas peur de défendre l’identité française face au multiculturalisme.

Ma candidature pour la primaire de la droite et du centre n’a de sens que pour faire triompher cette ligne politique, pour la partager avec le plus grand nombre, car je sens que la France est prête à ce déclic.

Comme Tocqueville, je suis convaincu que : « En politique, ce qu’il y a souvent de plus difficile à apprécier et à comprendre, c’est ce qui se passe sous nos yeux. » Ouvrons les yeux. Et méfions-nous des faux libéraux !

Comment(1)

  1. CHEVALIER CHRISTIAN says

    Les gaullistes effectivement ne sont pas des libéraux sticto sensu ,ils sont des “planificateurs” et votre posture de livrer au marché d’une concurence non maitrisée par un exécutf incitateur et visionnaire de l’intérêt supérieur de la France cela s’appelle du “pilotage a vue” ce qu’ont faits tous les présidents après De Gaulle et Pompidou pour le résultat qui in finé débouche sur un pays qui ne dispose plus d’aucune réelle souveraineté grace a un matelas de dettes cumulées incommensurable et une industrie en régression sur fond d’envahissement communautiste musulman qui préfigure la disparition mathématique de notre culture dont les “lumières “s’estompent chaque jour grace a la collaboration du cartel des gauches et de ses ministres franco marocains qui défrayent les chroniques parlementaires.
    Vous avez raison cepandant sur le retour au droit du sang
    La france file vers l’abîme conduite par l’indigence intellectuelle globale qui rège dans tous les partis, elle gît en vérité sous une dalle de béton du côté de Colombey les deux églises derniere demeure du dernier roi des Francs!
    Bien cordialement
    Christian Chevalier /Pardaillan

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