LE FIGARO.- Serez-vous candidat à la primaire?

Hervé MARITON.- Oui. Je me présente parce que je pense que l’intérêt de la France commande qu’un candidat libéral porte le projet d’une société ouverte, pour rendre aux personnes et à la société civile la maîtrise de leur destin . Je publierai un livre-programme à la fin de cette année : ” 2017, le printemps des libertés “. Je veux donner aux Français l’envie d’agir plutôt que de subir. Je crois être bien placé pour tirer les leçons de la tragédie de François Hollande au pouvoir, mais aussi de l’échec de 2012, puisque je serai, de toute évidence, le seul candidat de cette primaire à n’avoir pas participé à l’exécutif lors du précédent quinquennat.

Le candidat libéral, n’est-ce pas François Fillon ?

François Fillon réalise un travail de qualité et nous nous rejoignons sur beaucoup de propositions mais il a, de mon point de vue, une approche trop macroéconomique et à certains égards jacobine de l’économie. La libération de la société française viendra de la base et exigera des solutions innovantes qui tiennent compte des évolutions du monde (révolution numérique, remise en cause du salariat,…). La grande réforme qui résoudra tous nos problèmes n’existe pas, il y a d’innombrables verrous à faire sauter pour libérer l’activité dans notre pays. C’est la raison pour laquelle j’ai soutenu la loi Macron, contrairement à François Fillon.
Il faut que l’exemple vienne du terrain. Nous avons gagné beaucoup de mairies en 2014 et il n’est pas cohérent que certains de nos candidats victorieux aient augmenté si fortement les impôts locaux. Il en va de notre crédibilité.

Quel score espérez-vous ?

Je n’ai pas d’objectif chiffré en tête, mais j’espère être l’heureuse surprise de cette primaire. Si, au minimum, je réitère mon score lors de l’élection à la présidence de l’UMP (6,32%, ndlr) et que quelques mois plus tard, je suis nommé premier ministre, je ne me plaindrai pas ! Si je peux peser sur la ligne de la droite et du centre pour 2017, je prends. Seul le débat d’idées m’importe. Nicolas Sarkozy se serait-il engagé à abroger la loi sur le « mariage pour tous » si je n’avais pas été candidat face à lui en 2014 ?

Etes-vous sûr de réunir les parrainages nécessaires ?

Je ne suis pas inquiet. Les critères étaient plus exigeants pour la présidence du parti, et une cinquantaine de parlementaires m’ont soutenu. J’ai déjà choisi mon directeur de campagne : Fernand Girard, ancien délégué général de l’Enseignement catholique. Je poursuis avec constance mon travail de terrain avec de nombreux élus, de fond avec de nombreux experts.

Pensez-vous que la primaire sera loyale ?

Philippe Gosselin me représente au sein de la commission d’organisation de la primaire depuis sa création, et je lui fais toute confiance. Je ne m’épuiserai pas dans des querelles techniques autour d’un processus dont je ne mets pas le sérieux en doute. Mais il ne faudrait pas que ces questions techniques soient la seule chose sérieuse dans cette primaire : le débat aussi doit l’être ! Les Français n’en peuvent plus des postures, des propositions lancées à la légère. Et on ne peut pas combattre Marine Le Pen si l’on accepte un débat fait de caricatures et de violence. A ce jeu-là, le FN sera toujours gagnant.

Le questionnaire sur l’immigration lancé mercredi par Nicolas Sarkozy satisfait-il ces critères de qualité ?

La démarche est intéressante, et Nicolas Sarkozy a tenu un discours équilibré lors de la réunion de travail sur le sujet. Mais le questionnaire est mal écrit, certaines propositions sont frileuses, d’autres impossibles…

Par exemple ?

Je regrette que Nicolas Sarkozy n’ait pas proposé de faire du droit du sang la règle, alors que d’évidence, il correspond au souhait d’une majorité de nos militants. A la place, il s’est contenté d’une adaptation du droit du sol qui exclut davantage. Parmi les propositions impossibles, je citerais le « rétablissement des contrôles aux frontières nationales pour les étrangers non européens ». Comment distinguer à la frontière française l’Européen qui circule sans entrave et le non-Européen qu’il faudrait contrôler systématiquement ? Au faciès ? Construisons sur des convictions plus que des certitudes.

 

Lire dans Ouest-France : Sincérité et constance

Lire dans le Telegramme : Cohérence et constance

Lire dans le Dauphiné : Candidat de la France Rurale et du Midi !

Voir les : fiches programmatiques

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